J'ai vu qu'on avait un fan de Gus Van Sant donc j'ajoute encore un copié-collé ;) :
Un beau film qui demande à être revu tant le travail sur l'image et le son est élaboré. La construction en boucle des actions que l'on revoit sous des angles différents, l'éclairage, la musique classique là où la facilité aurait été d'utiliser une bande son rock ou rap ... c'est un vrai travail d'orfèvre. La musique omniprésente et les couloirs labyrinthiques laissent transparaitre un malaise diffus. Les salles de classes, l'intérieur des maisons sont trop nets, trop lumineux et semblent incarner le monde ou la société voudrait insérer ces hommes en devenir : agressif d'être trop beau, irréel, mensonger, en décalage avec leur quotidien. Ceci n'est qu'une interprétation subjective car le réalisateur ne donne pas de clés. Il n'explique pas. Ne juge pas. Le film semble se situer à mi-chemin entre la fiction et le documentaire (j'ai d'ailleurs remarqué en lisant le générique que quasiment tous les personnages principaux portaient leurs vrais prénoms) ce qui le fait gagner en efficacité. A mon sens, la scène où on livre aux adolescents l'arme qu'ils ont commandée aussi simplement que s'ils avaient commandé une pizza est beaucoup plus frappante qu'un long playdoyer à la Michael Moore.