Vertigo, Sueurs froides en français, est un film assez envoûtant qui nous emmène dans les troubles d'un héros qui ne sait plus distinguer le vrai du faux, et qui perd la tête à cause d'une femme, si ce n'est deux d'ailleurs ! blonde ou brune, on ne sait plus où est parti la splendide Kim Novak !!
James Stewart reprend du service chez Hitchcock après le plus que troublant Fenêtre sur cour, qui est assez oppressant et qui était un exercice de style bien menée par le maître du suspense, vu qu'il se déroulait sur un seul leiu et c'est des yeux du héros que l'on voyait l'histoire prendre forme. James Stewart, c'est l'acteur des films de Capra, étincelant et débordant d'énergie mais qui a un coeur en or et se fait marcher sur les pieds souvent, tel le montre le magnifique Mr. Smith au Sénat, réalisé en 1939, où devant des jurés il a bien du mal à se faire respecter (mais bon à l'Assemblée Nationale, dans le pays d'Henri IV, c'est pas mieux non plus !). Ici, il joue à merveille cet être déchiré, car il y deux périodes chez cet acteur, qui est lié à l'Histoire elle-même, car c'est la guerre qui va marquer un tournant pour lui, ayant combattu, c'est avec le visage plus marqué, et le coeur lourd qu'il amorce une seconde carrière qui n'est en rien moins bonne que la précédente : il a simplement évolué et c'est avec d'autres réalisateurs qu'il va continuer sa carrière, tel qu'Anthony Mann qui le dirigera pas moins de sept fois, dont l'éblouissant L'homme de la plaine est un des exemples éloquents.
En tout cas, pour finir, Sueurs froides est un film à placer dans les meilleurs de cette décennie des années 50, autant pour le réalisateur que pour l'acteur. A noter qu'en 1982, Chris Marker rendit hommage à ce film dans Sans Soleil, en revenant sur les lieux exacts du tournage; soit dit en passant ce n'est pas le sujet principal de ce long métrage qui est assez hybride, difficile à raconter tout du moins !