LA NUIT AMERICAINE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

LA NUIT AMERICAINE


 
AccueilGalerieRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Deuxième partie

Aller en bas 
AuteurMessage
davydeush
Administrateur du forum
Administrateur du forum
davydeush


Masculin
Nombre de messages : 574
Age : 36
Localisation : Rennes City
Profession : Réalisateur - Monteur - Manager
Loisirs : Tous les arts
Date d'inscription : 17/05/2007

Deuxième partie Empty
MessageSujet: Deuxième partie   Deuxième partie Icon_minitimeDim 24 Juin - 17:38

Le septième art et le totalitarisme(4)


Attirés par le rayonnement d'Hollywood qui ne cesse de s’intensifier, et fuyant l'obscurité d'un retour inquiétant à l'ordre moral dans certains pays, plusieurs cinéastes européens se rendent en France pour émigrer ensuite aux États-Unis. En Allemagne, l’humiliation de la défaite de 1918, et la misère persistante des années 1920, donnent naissance puis favorisent le développement du nazisme. C'est face à une suite de mesures préoccupantes prises par ce nouveau régime, qu'au lendemain du tournage de M le Maudit, le réalisateur allemand Fritz Lang gagne l'hexagone, où il met en scène Liliom, puis décide de quitter le vieux continent pour s’installer en Amérique. Leontine Sagan, elle, venait de présenter son premier film, intitulé Jeunes Filles en uniforme, dans lequel les spectateurs découvrent l'autorité excessive d'une vieille directrice de pension. Avec une mise en scène rigoureuse et imaginative, elle y dénonce, apercevant peut-être les prémices de l’effroyable haine qui va en découler, le retour, de manière un peu trop prononcée, à l'ordre moral.

Les Marx Brothers, les comiques les plus déjantés du cinéma !
Deuxième partie Marx_710

Au même moment, en URSS, Lioubov Orlova interprète Serdtsé, un tango mémorable, dans Volga-Volga de Grigori Alexandrov, et devient ainsi l'un des premiers acteurs soviétiques à connaître la célébrité. Lénine et ses hagiographies présentées par Mikhaïl Romm dans Lénine en Octobre ou Lénine en 1918, intéressent en revanche de moins en moins la foule, qui, d'ailleurs, se lasse aussi, bien qu'ils aient eu leur moment de gloire, des films comme celui de Kheifitz et Zarkhi, où un paysan devient un membre du gouvernement. Pour Les joyeux garçons , au contraire, le public est au rendez-vous, et les salles de cinéma ne cessent de se remplir. Quant à Alexandre Nevski, présenté en 1936, il se distingue par sa rigueur et sa musique composée par Prokofiev. Mais ce film permet surtout à Eisenstein, son réalisateur, de rentrer pour un temps dans les bonnes grâces du pouvoir stalinien, après avoir, quelques années auparavant, dû renoncer à une mise en scène satirique intitulée Maxime Maximovitch Maximov.

Deuxième partie Alexan10

Le cinéma italien, lui, ne produit plus d'œuvres remarquables depuis 1914. En effet, l'année qui annonçait les prémices de la première guerre mondiale, a aussi signé la fin des mises en scène monumentales, qui, dès 1910, avaient donné au cinéma italien une renommée internationale. Au cours des années 1930, ces super productions, preuves d'une période fastueuse de l'industrie cinématographique, deviennent les matrices du régime mussolinien. Cependant, la plupart des réalisateurs s'enferment dans les studios pour y tourner des films extrêmement standardisés, où les acteurs autant que les actrices conjuguent, un mouchoir de soie sur le nez, les sanglots de leurs amours mortes. Seules des réalisations comme Les Hommes, quels mufles, en 1932, ou Les Grands Magasins, en 1939, toutes deux signées par Mario Camerini, peignent, avec un regard encore timide, l'atmosphère pesante qui plane sur l'Europe. Ce n'est qu'à l'arrivée du néoréalisme, après la fin de la seconde guerre mondiale, que le cinéma italien renouera véritablement avec le tournage en extérieur, pratiqué au début du siècle.

Deuxième partie Render10


Le cinéma français sous l’Occupation(5)


En 1939, la guerre s'abat sur l'Europe, et se prolongera jusqu'en 1945. En France, malgré l’oppression de l’occupation, les cinéastes continuent à faire vivre le septième art. En 1943, dans Le corbeau, œuvre majeure de cette époque, un notable fait pleuvoir, sur sa petite ville, des lettres anonymes, fait qui rappelle les courriers, encouragés par le régime alors au pouvoir, que certains envoyaient pour dénoncer les actes suspects d’un voisin ou d’un proche. Une fois la guerre achevée, cette mise en scène sera critiquée, et à travers elle, certains reprocheront à son réalisateur, Clouzot, une vision trop pessimiste de notre société, lui reprochant presque l'image que donnait son film en Allemagne où il fut intitulé, Une petite ville française. Pourtant, à cette époque, la majorité des cinéastes luttent, pacifiquement pour les uns, ou plus activement pour les autres, contre l'occupant. Après avoir préalablement dissimulé chez lui les trésors de la cinémathèque, Henry Langlois entreprend, au péril de sa vie, de les transporter en zone sud, pour les éloigner de l'autorité allemande. Et si un bon nombre de cinéastes ne s'impliquent pas directement dans le combat, ils gagnent l'un après l'autre le sol des pays alliés ou neutres. Ainsi, Pierre Chenal émigre en Argentine et Jaques Feyder en Suisse ; Jean Renoir, René Clair, Max Ophuls ou Julien Duvivier choisissent, quant à eux, Hollywood.

La Main du diable (1942) de Jacques Tourneur
Deuxième partie 2010

Tandis que le mythique quartier de Los-Angeles accueille plusieurs metteurs en scène européens, Paris assiste à la naissance de la Continentale : une société apparemment française mais aux capitaux allemands. L'instigateur de ce projet, Goebbels, dont le rôle est de gérer le cinéma du troisième Reich, veut s'implanter durablement en France, et charge donc Max Winkler de créer cette nouvelle entreprise. L'homme désigné pour la diriger se nomme Alfred Greven, un producteur qui, malheureusement pour ses supérieurs , préfère son métier au nazisme, et paraît bien plus intéressé et attentif à l'aspect artistique et à la rentabilité des films qu'à la propagande. Ce choix de l’esthétique, au détriment du fervent patriotisme allemand, aurait pu inquiéter Goebbels, mais, n'ayant pas une haute opinion des capacités intellectuelles des français, il laissa se tourner des mises en scène légères, qui lui semblaient vides de sens. C'est ainsi, que sous un contrôle lointain, les réalisateurs qui étaient restés en France ont, derrière un masque d’innocence, réussi à maintenir la fragile flamme de l'espoir dans les yeux du public, en affirmant qu'un pays enchaîné n'est pas un pays vaincu.

Deuxième partie 5210


Ce message s’échappe entre autres des dernières scènes d'un film présenté en 1942, intitulé Les Visiteurs du soir, dans lequel le diable transforme les amants en statues de pierre, avant de les frapper à coup de cravache; mais il aura beau exercer ses talents de bourreau, l'amour liant ses victimes ne mourra jamais, et les éternels battements de leurs cœurs sont là pour le lui rappeler. La même année, le public découvre aussi La Nuit fantastique de Marcel L’Herbier, La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli, La symphonie fantastique de Christian-Jaque, ou Le Mariage de chiffon et Lettre d'amour, tous deux signés par Claude Autant-Lara. Un an plus tard, en 1943, Serge de Poligny réalise Le Baron fantôme, et Jean Delannoy présente L'éternel retour. Enfin, durant l'année de la libération, parmi les rares films projetés en salle, deux d'entre eux, Le Ciel est à vous, de Jean Grémillon et Premier de cordée, de Louis Daquin, seront source de polémique, certains y décelant un engagement pour la morale pétainiste. Pourtant, ces deux mises en scène sont bien loin de cette idéologie, et leurs auteurs, fervent défenseur de la liberté pour l'un, et résistant communiste pour l'autre, ne peuvent être désignés comme ayant, de par leur filmographie, collaboré avec l’occupant.

Marlene Dietrich
Deuxième partie 94-mar10


source : http://www.citecinema.com/Plan-Du-Site/Plan-Du-Site.htm
Revenir en haut Aller en bas
http://davydeush.blog4ever.com/
 
Deuxième partie
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LA NUIT AMERICAINE :: ENCYCLOPÉDIE - HISTOIRE DU CINEMA :: L'EMERGENCE DES FILMS PARLANTS : 1929-1945-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser