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 Troisième partie

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davydeush
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davydeush


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MessageSujet: Troisième partie   Troisième partie Icon_minitimeDim 24 Juin - 17:38

Les diverses utilisations du cinéma pendant la guerre(6)


Si en France le cinéma a pu, au cours de ces années douloureuses, continuer à évoquer des thèmes divers, c'est en partie parce qu'il n'a pas été obligé de se fondre dans la propagande pour survivre ; le septième art soviétique, lui, n'a pas eu cette chance. Entre 1940 et 1945, la plupart des films qui animent les salles en URSS sont consacrés à la guerre, et seuls quelques réalisateurs parviennent, au risque de se heurter aux foudres du gouvernement, à mettre en scène leurs propres idées. Donskoï réussit à mener à bien son projet de trilogie dédié à Gorki, en tournant le dernier des trois films, intitulé Mes universités. Eisenstein, lui, parvient à terminer, malgré un manque désespérant de moyens, la première partie d'Ivan le terrible. En découvrant sur les écrans ce portrait, d'abord flatteur, d'un prince ayant l’ambition de sauver son pays, Staline est fier de s’identifier au personnage principal ; mais deux ans plus tard, lorsqu'est présentée la seconde partie, il ne semble pas apprécier la tournure que prend le scénario. Le film est alors interdit, pour ne réapparaître qu'en 1958, plusieurs années après la mort de Staline, et, insolente injustice, plus de dix ans après la disparition de son auteur.

La chevauchée fantastique (Stagecoach, 1939) de John Ford
Troisième partie Stpubl10

En Italie, la majorité des réalisateurs n'a, en revanche, aucune raison de craindre la censure, car leurs films, légers et stéréotypés, dans la continuité de ceux produits lors des années 1930, ne sont pas d'une pertinence flagrante sur la réalité et la vie de l'époque. D'ailleurs, la futilité de ces scénarios sera peu à peu la cible privilégiée des critiques qui attendent un cinéma plus direct et plus humain, loin, comme l'écrivent certains, des drames mondains et des téléphones blancs qui règnent alors sur les écrans. Parmi ces jeunes journalistes figurent, entre autres, Guiseppe De Santis ou Carlo Lizzani, qui deviendront tous deux des cinéastes reconnus, ayant, par leurs articles puis par leurs mises en scène, contribué au développement d'un mouvement majeur dans l'histoire du septième art, le néoréalisme. Cependant, jusqu’en 1945, peu sont les metteurs en scène qui optent pour cette nouvelle manière de concevoir le cinéma, et beaucoup hésitent encore à lui faire toucher de trop près la réalité. Parallèlement aux balbutiements de ce nouveau courant, quelques autres réalisateurs, comme Alessandro Blasetti qui présente La Couronne de fer en 1941, s'efforcent de glorifier la mythologie fasciste.

Troisième partie Couron10

Le cinéma allemand, lui, a dû se plier aux ordres des nouveaux dirigeants, qui, dès leur arrivée au pouvoir, commandèrent des mises en scène d'actualité ainsi que des documentaires explicitement nazis. Cette orientation de la production donne naissance à des films tels que Le Triomphe de la Volonté, réalisé dès 1935, et relatant le congrès nazi de Nuremberg, ou Le Juif Éternel, tristement célèbre par son antisémitisme flagrant. Mais les responsables du cinéma du troisième Reich souhaitent aussi développer la production de films de fiction, standardisés et prenant en compte une propagande bien plus discrète, afin de créer une "usine à rêve" allemande ; puis exige, parallèlement, des réalisations clairement anti-britannique, anti-française et anti-soviétique. Pourtant, à cette même époque, certains cinéastes essaient de contourner les directives indiquées, mais sont rapidement rappelés à l'ordre, ou sont dans l'obligation de quitter le pays. Enfin, quelques réalisateurs, qui seront les personnages marquants du septième art allemand d'après guerre, débutent leur carrière sous le régime nazi.

Troisième partie Untitl12

L’apogée hollywoodienne(7)


Pendant que la guerre déchire l'Europe, outre-atlantique, les studios de Los-Angeles savourent leur rayonnement à travers le monde, et produisent plusieurs centaines de films par an. Parmi ces mises en scène, le public assiste ,en 1940, aux premiers mots de Chaplin, qui, dans Le Dictateur, incarne alternativement Hitler et un barbier juif ayant le malheur ou la chance de lui ressembler comme deux gouttes d'eau. Poursuivant le même but, celui de tourner en dérision le dictateur tyrannique qui sème la terreur sur le vieux continent, Lubitsch réalise, deux ans plus tard, To be or not to be, où pour sauver des résistants, plusieurs acteurs se mettent dans la peau des SS et de Hitler. Afin d'épauler ces comédies qui dénoncent, avec leurs propres armes, non seulement le nazisme, mais aussi le fascisme et l'impérialisme japonais, les studios hollywoodiens présentent aussi des réalisations qui participent à l'effort de guerre. Sur les écrans s’enchaînent alors la série des films intitulés Pourquoi nous combattons de Frank Capra, puis Casablanca de Curtiz, Air force de Hawks, Correspondant 17, Cinquième colonne et Lifeboat de Hitchcock, Mrs Miniver de Wyler, Vivre libre de Jean Renoir (parti aux Etats-Unis se réfugier comme de nombreux autres réalisateurs, mais aussi acteurs), ou Cape et poignard, Les bourreaux meurent aussi et Espions sur la Tamise de Fritz Lang.

Troisième partie Hitchc10

Au milieu de ces nombreux films, qui s'associent à l'ensemble de l'appareil industriel américain pour défendre les valeurs de la démocratie occidentale, un réalisateur débutant, issu du théâtre d'avant-garde et de la radio, signe sa première mise en scène, marquant ainsi un tournant esthétique décisif dans l'évolution des studios hollywoodiens. En effet, en 1941, Orson Welles présente Citizen Kane, avec, et c'est là son côté révolutionnaire, une liberté exceptionnelle pour l'époque. Bien qu'il soit aujourd'hui élevé au rang d'œuvre fondamentale dans l'histoire du septième art, ce film affronte, à sa sortie, l'insuccès public et l’accueil réservé que lui font la majorité des critiques américains. En outre, l'extraordinaire liberté dont a bénéficié Orson Welles pour cette première mise en scène, aura pour conséquence de lui empêcher le contrôle du montage de tous ses prochains films. Pour échapper à cette mainmise du système de production hollywoodien sur ses réalisations, il est contraint de quitter les États-Unis, et décide de s'expatrier en Europe.

Citizen Kane (1941) d'Orson Welles
Troisième partie Welles10

Enfin, les années 1940 voient apparaître les premiers films noirs, qui s'illustreront jusqu'à l'aube des années 1950. Des mises en scène subtilement venimeuses, plongées dans des univers nocturnes, voient alors le jour sur les écrans. Après être passé presque inaperçu pendant plus de dix ans, dans différents films où il jouait des second rôles (on retiendra surtout les films d'Archie Mayo, La Forêt pétrifiée (1935) et La légion noire (1937)) , Humphrey Bogart deviendra l'acteur emblématique de ces réalisations sombres et énigmatiques. Il est choisi pour incarner le détective Sam Spade dans le premier film de John Huston, Le Fucon maltais, d'après l'oeuvre de Dashiell Hammett. Il aura aussi le rôle du personnage principal dans Le port de l'angoisse, d'après Hemingway, et rencontrera ainsi, sur le plateau de tournage, Lauren Bacall, sa partenaire dans le film, que Hawks choisit pour son insolence. Ce mannequin à la voix rauque, qui devient rapidement sa partenaire dans la vie, représentera, comme Marlène Dietrich au cours de la décennie précédente, une des actrices mythiques des années 1940.

Le Triomphe de la Volonté (1934) de Leni Riefenstahl
Troisième partie Video-10



source : http://www.citecinema.com/Plan-Du-Site/Plan-Du-Site.htm
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