Idit Cebula a réussi à transformer une situation classique en petit bijou cinématographique. Éliane, institutrice, vit une belle et tranquille existence entourée d’un mari aimant, d’une adolescente sans problèmes, d’amies sur lesquelles elle peut compter et d’une mère quelque peu étouffante. Les disputes et incompréhensions dont le spectateur est témoin dès les premières images n’ont rien de dramatique, mais sont le signe d’un dysfonctionnement interne. Éliane ne se sait toujours pas qui elle est et n’est certaine que d’une seule chose : elle veut enfin savoir qui elle est. Rien ni personne ne l’arrête et elle envisage toutes les possibilités tout en restant honnête envers elle-même. Cette quête, très bien filmée, nous offre de très beaux moments. Légers et drôles. Ou troubles et emprunts de douceur lorsque Eliane et son éditeur, joué par l’excellent Jocelyn Quivrin, se séduisent, se jaugent et laissent s’épanouir des sentiments dont ils ne connaissent encore pas bien la nature. Il y a aussi des répliques que j’aurais voulu graver dans ma mémoire. Parce qu’elles étaient vraies et poétiques. Parce qu’elles m’ont fait rire. Il ne fait aucun doute qu’elles deviendront cultes lorsque j’aurai acquis, vu et revu le DVD. Mais ne l’attendez pas. Allez voir ce film pendant qu’il est encore en salle pour en savourer pleinement les charmes.