En plus d'être un béophile (comme beaucoup), je suis également féru de novélisations de films. J'ai regardé parmi celles que je possédais, et j'ai penché pour la novélisation d'E.T. par William Kotzwinkle. Je l'ai choisie parce qu'elle est assez intéressante du fait qu'elle permet en fait d'avoir un point de vue différent sur le film, une autre manière de l'appréhender. En effet, l'atmosphère enfantine véhiculée par Elliott et la musique de John Williams entre autres est là disparue. On voit des personnages dont le traitement diffère assez du film. Par exemple, Elliott est décrit comme un loser affligé d'un strabisme, et lui et ses frère et soeur démoralisent leur mère Mary, une pauvre créature dépressive sur laquelle E.T. a jeté son dévolu (il la qualifie de jeune saule). E.T. lui-même est différent, on entre dans ses pensées, et on voit non plus un gentil extra-terrestre d'un million d'années bienveillant, mais on le voit bien plus critique, à trouver qu'Elliott et les autres sont franchements limités et que c'est pas comme ça qu'il va pouvoir réussir à rentrer chez lui. Il converse aussi avec les plantes. Harvey, le chien, ne pense que'à manger et à un tas d'os...
L'ambiance générale eest elle aussi beaucoup plus noire, les personnages ne paraissent plus aussi blancs, ça créé une distance entre le lecteur et eux, il y a de la méfiance, on le leur fait plus confiance. On voit l'apparition d'un lepte, Lance, un fouineur de première qui ne mange que des petits suisses et dont la mère met du Scotch tous les soirs sur ses oreilles dans l'espoir vain de les recoller. Ce Lance entretient lui aussi une relation très proche avec E.T. dans le roman, il dit que le vénérable botaniste (c'est une manière de l'appeler dans le bouquin) le comprend très bien. La lecture est limite badante des fois, ça enlève tout le côté magique du film.
Mais le côté intéressant, outre ce traitement différent des personnages, est qu'on a là pléthore de scènes inédites, qui proviennent directement du scnério original ou des scènes coupées. On a par exemple celle avec Elliott dans le bureau du principal (interprété dans le film par Harrison Ford), après qu'il ait ouvert les bocaux contenant les grenouilles. Pendant que le principal, un personnage sympathique mais pas très net semble-t-il (il demande à Elliott aimablement si ce dernier ne s'est pas drogué), sermonne Elliott dos à lui dans son fauteuil, la chaise d'Elliott se met à se soulever de terre et plane au-dessus du principal qui n'y prête aucune attention (en fait E.T. montait des éléments pour son émetteur par télépathie et, bourré de son état, il n'a pas déconnecté son esprit avec celui d'Elliott). À la fin, quand Elliott sort du bureau, le principal se dirige vers un casier d'objets illicites confisqués...
Ou encore, changement notable, le manège de l'émetteur dans la forêt dure plusieurs nuits durant, et non une seule comme dans le film. Et il semble que ce soit la pesanteur, alliée à une sévère ingestion de bière, qui soit à l'origine de la maladie (et finalement mort) d'E.T.
J'ai bien aimé lire ce livre, ça permet de voir les choses autrement dans l'histoire, mais le problème c'est que c'est très noir comme point de vue, mais ça n'empêche pas de lire ce livre.
Ven 25 Mai - 20:55
