Manifeste du film noir, à l'égal du
Faucon maltais, mais cette fois, au lieu de l'inspecteur Sam Spade, nous avons à faire à Philip Marlowe, mais c'est toujours Humphrey Bogart qui endosse le rôle, et nous retrouverons en sa compagnie sa femme dans la vie, en la personne de Lauren Bacall, qui depuis
Le port de l'angoisse deux ans plus tôt ne la quitte plus.
Du coup, on plonge dans l'univers de Raymond Chandler, plein d'ambiguité, et chose qui se faisait pour ces films aux contre-jour prononcés (on note le rapprochement avec l'expressionnisme; d'ailleurs il est à noter que nombreux sont ceux qui se sont exportés durant la guère, opérateurs, réalisateurs, acteurs...), l'auteur lui-même participe à l'élaboration du scénario, et modifie son roman pour servir la mise en scène d'Howard Hawks, réalisateur aussi de comédies telles que
La dame du vendredi, avec Cary Grant, ou bien plus tard du mythique western
Rio Bravo.Ce film, on est pris dedans, on suit l'enquête de l'inspecteur qui patauge : où est le crime, où sont les méchants, y'a t-il eu quelque chose au fond ? N'est-ce pas là l'occasion de retrouver des seconds rôles truculents, qui, à l'instar du western contribuaient à la richesse d'un film, et qui là se retrouvent incarnés par Elisha Cook Jr., déjà présent dans
Le faucon maltais, ou bien Dorothy Malone (souvent ce sont des hommes, mais il est à noter sa présence, elle qui apprends-je à jouer ultimement dans
Basic Instinct en 1992 : elle devait plus avoir toutes ses dents
; mais c'est surtout l'actrice d'
Ecrit sur du vent, mélo sublime de Douglas Sirk).
Elisha Cook Jr. (de face) et Humphrey Bogart dans Le Grand sommeil C'est un film incontournable du cinéma, vous ne perdrez pas votre temps en vous y arrêtant, croyez moi, en plus il y a Max Steiner à la musique, qui est aussi l'auteur des scores de
King Kong, version 33, de
Casablanca (1942) et
Autant en emporte le vent, rien que ça
P.S. : il est à noter qu'il eu un remake du
Grand sommeil, réalisé par Michael Winner en 1978, avec dans le rôle principal le grand Robert Mitchum, qui avait, quelque peu, il faut le dire, perdu l'allure qdont il pouvait être fier au temps de La nuit du chasseur... quoique !